Le web compte des dizaines de milliers de sites dans la quasi-totalité des domaines. Pour sortir du grand lot, de nombreuses plateformes ont choisi de s’inscrire sur des comparateurs de prix. Ces sites spécifiques aident les internautes à identifier rapidement les meilleurs fournisseurs des articles qu’ils recherchent. Ils proposent aussi des guides d’achat et permettent à leurs visiteurs de profiter de bons tarifs. Mais, comment fonctionne réellement un comparateur de prix ? Cet article vous explique le modèle économique qui régit ces plateformes ainsi que les menaces liées à leurs activités.
Sommaire
Présentation du modèle économique
Un comparateur de prix repose sur un système assez simple. Le promoteur noue des partenariats avec des marques pour afficher leurs produits en fonction de certaines règles précises.
Un principe simple
Après la connexion au comparateur de prix, l’internaute consulte les offres disponibles. Lorsqu’il clique sur un produit, la plateforme le redirige vers le site du distributeur. Généralement, ce dernier paie une redevance pour figurer sur le comparateur. Le promoteur du comparateur assure l’organisation et la mise en forme du site. Il effectue des actualisations régulières. Pour garantir la crédibilité du comparateur, il publie les articles après de minutieuses séances de vérification. L’initiative de partenariat peut venir de l’un ou l’autre des deux acteurs. Le promoteur peut démarcher un fournisseur donné pour lui soumettre une offre. De même, certaines marques contactent spontanément certains comparateurs dans le cadre de la mise en place de leur réseau de distribution. Un comparateur de prix peut présenter plusieurs produits dans de nombreux domaines comme la plateforme le Cèdre.
Des controverses persistantes
Au fil des ans, l’espoir placé dans les comparateurs de prix s’étiole. Ils n’apparaissent plus comme des paradis numériques qui garantissent systématiquement la vente des produits. Les distributeurs ont également remarqué que tous les articles ne pouvaient s’écouler sur un comparateur. Ainsi, les livres et le tourisme défient tout mécanisme de comparaison. Face à ces constats, les fournisseurs prônent désormais une certaine sélectivité pour le choix de leur comparateur de prix. Ils tiennent compte de la rentabilité de chaque produit.
La remise en question du modèle a également touché le système de rémunération. La précédente méthode de coût par action paraît trop complexe. Mais, il demeure le plus juste. Le comparateur ne gagne que si un internaute effectue un achat. Certains comparateurs ont estimé que l’acte d’acquisition ne relève pas de leur attribution. Ils ont donc préféré le modèle au coût par clic et souhaitent le conserver. Il se révèle plus simple d’usage.
Une objectivité remise en cause
En réalité, le coût par clic n’a pas considérablement modifié les rapports entre les fournisseurs et les comparateurs. Pour assurer la visibilité de leurs produits, les responsables commerciaux recourent à diverses stratégies. Ainsi, certaines marques paient plus cher pour améliorer la visibilité de leurs articles. Dans ce cas, le classement s’effectue à l’enchère des distributeurs. Cela ne favorise pas le consommateur et décrédibilise les comparateurs de prix. La justice n’a donc pas hésité à condamner Kelkoo en2010 pour pratique déloyale et trompeuse. La cour a carrément remis en cause le moteur de ce comparateur et l’objectivité de ses prestations.
La naissance d’une nouvelle famille de comparateurs
Suite aux défaillances relevées dans ce secteur, la Direction générale de la concurrence de la consommation et de la répression des fraudes a accentué les contrôles. De plus, le secrétariat d’État à la Prospective et au Développement de l’Économie numérique a instauré une charte et un label pour mieux encadrer les comparateurs de prix. Cela a abouti à l’émergence d’une nouvelle gamme de plateformes comparatrices.
Changement de cap
Pour se débarrasser de l’étau des autorités, les comparateurs ont pris l’initiative de redonner le pouvoir aux consommateurs. Ils prônent désormais un usage plus « web social ». Le challenge consiste alors à convaincre les clients de bien parler d’une marque. Les promoteurs privilégient donc les avis et les commentaires. En conséquence, les services commerciaux se montrent plus actifs. Ils se doivent d’apporter des réponses idéales aux éventuelles critiques virulentes des internautes insatisfaits.
Un contrôle plus accru
Les marques disposent d’un droit de réponse aux publications des utilisateurs. Mais, ils ne peuvent en exiger la suppression. De plus, les comparateurs de prix ont aussi accentué la pression sur leurs partenaires pour décourager la fraude. Ils promettent une lutte impitoyable contre les faux commentaires. Ils mettent en place un système de modération efficace qui détecte rapidement les anomalies et les corrige. La nouvelle gamme de comparateurs uvre surtout pour redorer le blason d’un secteur d’activité fragilisé.
Des plateformes sous pression
En dépit de leurs nouvelles orientations, les comparateurs de prix demeurent dans la tourmente. Ils doivent répondre à plusieurs préoccupations émanant des consommateurs, des partenaires et de Google.
L’épineuse question des données personnelles
Les internautes communiquent souvent aux comparateurs de prix des informations individuelles comme les préférences, l’âge, l’emplacement, les habitudes d’achat, etc. Ces données représentent une mine d’or. Les plateformes comparatrices affirment qu’ils ne les exploitent pas. Or, la réalité semble tout autre. Dès que vous communiquez vos informations sur ces sites, votre boite se retrouve pleine à craquer en moins d’une semaine. Sans doute que le nouveau règlement général sur la protection des données personnelles changera véritablement cette situation.
Une remise en cause du concept de comparateur
Aujourd’hui, plusieurs promoteurs semblent avoir franchi un pas important dans le déni de leurs rôles de comparateur. Ils multiplient les packages et les offres spéciales. Ils proposent aussi une politique de frais « tout compris » qui ne pas prend pourtant pas en compte les frais de livraison. Ces plateformes assument désormais leur rôle de publicité au profit de marques spécifiques.
Une exigence de transparence
Les marques partenaires des comparateurs de prix évoquent également un déficit de clarté dans leurs rapports. Ils estiment ne pas comprendre le procédé de facturation du nombre de clics. Certains distributeurs considèrent qu’ils ne disposent d’aucun contrôle sur les techniques de facturation. Pour parer aux critiques, certains comparateurs ont mis en place un système de comptage complémentaire. L’autre inconvénient demeure l’impossibilité pour les marques de connaitre les meilleurs mots-clés.
Des menaces technologiques
Google peut également constituer une source d’instabilité au niveau des comparateurs de prix. En effet, tout l’univers du référencement naturel craint les algorithmes de Google sans véritablement en connaitre le contenu réel. Mais, les promoteurs gardent conscience que la moindre mise à jour de Google pourrait porter atteinte à leurs stratégies et affecter leur mode de fonctionnement. Cela a été le cas quand Google a pris l’option de privilégier l’originalité des contenus alors que les comparateurs de prix tablaient sur leur agrégation. Cela a provoqué un écroulement de Twenga qui a rapidement introduit une procédure à Bruxelles pour « abus de position dominante ». La plateforme accuse Google de fausser la donne. Nombre de comparateurs de prix éprouvent donc de réelles craintes à l’idée que Google s’engage dans ce secteur numérique comme le moteur de recherche l’envisage avec son Google Product.
Des mutations en perspectives
Plusieurs facteurs encouragent une refonte complète du modèle économique des comparateurs dans les prochaines années à venir. En effet, les internautes utilisent de plus en plus les smartphones et délaissent les ordinateurs. Cela impose de repenser l’économie numérique pour une meilleure rationalisation. Cela impactera forcément le modèle des comparateurs de prix. Ces plateformes spécialisées chercheront à proposer des offres plus globales.
Par ailleurs, plusieurs clients fréquentent aujourd’hui les comparateurs de prix juste pour se renseigner. Peu d’utilisateurs s’engagent réellement par un clic ou un achat. Cela remet en cause le fondement du modèle économique actuel des comparateurs. De plus, les plateformes comparatrices se spécialisent de plus en plus. Les marques cherchent donc à s’inscrire sur plusieurs sites. Cela pourrait porter un coup fatal à la rentabilité de l’opération. Au-delà de tous ces paramètres, le site Lescomparateurs.com a décidé d’introduire une pression encore plus forte sur les comparateurs. Il propose de comparer les comparateurs de prix ! Désormais, les erreurs de jugement ne demeureront plus impunies dans ce domaine.