Vous avez dégoté une idée d’affaires originale et vous avez fermement l’intention de la rentabiliser ?
Pour créer son entreprise, il faut être fonceur mais aussi réfléchi, donc préparez-vous correctement. Lorsque vous entendez des candidats entrepreneur dire qu’ils veulent se lancer mais ne savent pas encore dans quel domaine, cela part mal! Celui ou celle qui veut lancer une entreprise, a intérêt à revenir sur terre aussi vite que possible car un projet d’entrepreneuriat est semé d’embuches! Trouvez de bonnes sources ( Agir&Entreprendre ; Leblogdudirigeant ; …), lisez, apprenez, réfléchissez avant de vous lancer pour éviter les pièges suivants :
Sommaire
1-. Une bonne idée ne suffit pas pour créer de la valeur
Avec votre idée aussi phénoménale soit-elle, vous n’êtes pas grand-chose voire rien du tout. Vous devez d’abord veiller à créer de la valeur avec cette idée : quel est l’intérêt d’une idée pour laquelle personne n’est disposé à dépenser un sou ?
Et même si vous avez créé de la valeur, vous n’êtes pas encore au bout de vos peines: il vous faut encore réussir à monnayer cette valeur. Bref, il n’est pas seulement question de création de valeur, il s’agit aussi et surtout de capture de valeur. C’est à ce stade que beaucoup de starters ont chuté au cours de la dernière folie Internet. Cette règle ne s’applique toutefois pas qu’à l’économie virtuelle.
Exemple : vous souhaitez ouvrir un nouveau concept d’agence de voyages où tout est axé autour des conseils sur la meilleure façon de voyager dans telle ou telle région ou sur la meilleure destination. Vous offrez donc une plus-value au client. Tout cela paraît bien joli mais comment vous ferez-vous payer? Réponse: en facturant une petite somme supplémentaire pour le voyage. Jusqu’à ce que les gens viennent vous demander conseil sans avoir l’air de rien, et finalement fassent leur réservation à un prix inférieur via Internet. Bref, pour la création de valeur, c’est OK mais pour la capture de valeur, c’est zéro. Et n’allez pas croire que cette règle ne vaut que pour les services.
2-. Etablir un profil clients trop faible
Beaucoup de starters se concentrent trop sur leur produit, service ou technologie, et ne s’interrogent pas assez sur l’identité de leur client. Il faut créer ses buyer personas.
Lorsque vous allez identifier votre client encore faut-il savoir comment l’atteindre. Aujourd’hui encore, cette question est souvent prise à la légère. Or la réponse influence le business plan de façon fondamentale. S’il apparaît que vous avez du mal à atteindre votre client, à commercialiser votre produit, vous n’avez que deux options :
- soit vous modifiez votre produit jusqu’à ce que vous trouviez ou réussissiez à trouver le client
- soit vous modifiez votre canal de vente directe d’ordinateurs ou ce que font de plus en plus les compagnies aériennes actuellement avec les présentations par l’internet.
3-. Confondre le business model et le business plan
Un business model indique comment l’entreprise essaie de monnayer la valeur qu’elle crée: comment l’entreprise croit pouvoir réaliser son chiffre d’affaires, comment elle pense gagner de l’argent. Si cela semble simple, c’est toutefois un problème stratégique pour un nombre croissant de starters. Car comment se faire payer pour des produits non tangibles, comme le conseil touristique dont il a été question dans le piège n°1 ? Comment peut-on identifier celui qui va utiliser le produit ou le service ? Et comment connaître la valeur du produit ou du service pour ce client ? Ce sont les questions stratégiques auxquelles il faut d’abord clairement répondre avant d’écrire son business plan, à savoir le développement concret de vos choix stratégiques.
4-. Considérer le business plan comme la panacée
Un business plan trace le chemin que le starter va suivre. Il donne notamment une estimation:
- des revenus,
- des dépenses,
- des collaborateurs,
- des investissements,
- des cash-flows,
- du financement
sur une période de quelques trimestres ou années. C’est très important pour les investisseurs car ils veulent voir si le candidat investisseur est à même de penser à long terme.
Le business plan donne aussi la possibilité d’évaluer la logique du business model. On peut évidemment se demander quelle est la valeur prévisionnelle d’un business plan ? Il ne faut pas se leurrer: le nombre de business plans qui ont finalement prédit l’avenir avec exactitude, se comptent sur les doigts de la main. Le secteur et le marché brouillent les cartes. C’est pourquoi il est important d’incorporer une certaine flexibilité dans ce document.
En d’autres termes, on peut rouler vers sa destination en suivant différent chemins. Plus le voyage est aventureux, moins la route est prévisible, et donc plus la qualité des voyageurs (de l’équipe) est importante !
5-. Créer des tensions au sein de l’équipe
Entreprendre est de moins en moins une activité individuelle. Or là où les gens collaborent, des tensions naissent. Une équipe est plus qu’un petit groupe d’individus: la collaboration, la complémentarité et une attitude professionnelle sont des éléments essentiels. Des affaires très prometteuses ont déjà échoué à cause de tensions au sein de l’équipe. C’est pourquoi il est conseillé aux starters de se trouver une personne qui remplira le rôle d’une caisse de résonance externe. Il peut s’agir d’un parrain expérimenté et non impliqué dans l’affaire ou d’une sorte de conseil d’administration qui tiendra les choses à l’œil.
Les candidats investisseurs ont aussi tendance à oublier qu’une équipe, cela se motive. Ce qui ne peut se faire qu’avec les incitants adéquats. Le bénéfice de l’entreprise ne peut donc pas aller seulement à l’entrepreneur, l’équipe doit aussi avoir sa part. C’est un conseil en or, encadrez-le !
6-. Sous-estimer le carrousel administratif
La législation joue un rôle essentiel dans la création et la gestion d’une entreprise. Elle influence tout ce que la boîte fait. Aujourd’hui, un futur entrepreneur doit satisfaire à plus d’exigences qu’auparavant permis de bâtir, d’environnement, attestation d’établissement., législation sociale, pour n’en citer que quelques-unes… Et même si ces derniers temps, on parle beaucoup de simplification administrative, ne vous faites pas d’illusions: il y aura toujours des obligations de ce type. C’est pourquoi je plaide pour une simplification de la manière dont nous pouvons accomplir ces obligations. L’e-government est un pas dans la bonne direction. En attendant, il est recommandé aux starters de s’entourer de conseillers externes pour éclairer lanterne.
7-. Demander de l’argent sans donner de voix au chapitre
Le besoin de financement et la structure de l’actionnariat sont tributaires de la courbe en J, une courbe sur laquelle vous confrontez au temps, la situation de trésorerie de votre entreprise. Il faut que le starter maîtrise au plus vite cette façon de penser en termes de cash-flow: au début, on consomme en effet du capital. L’évolution de cette courbe vous montre la quantité d’argent dont vous avez besoin et dans quel délai vous en avez besoin pour pouvoir franchir cette fameuse période de cash burn.
Vous vous procurez cet argent en empruntant ou en recrutant un investisseur. Les établissements bancaires prêtent plus volontiers qu’ils n’investissent: un prêt implique en effet une obligation de remboursement alors qu’on n’est jamais certain de son investissement. D’autre part, un prêt n’a pas d’influence sur la structure de l’actionnariat alors qu’un investisseur exigera une part du gâteau. Le temps où les actionnaires ne comptaient pas avoir un droit de regard et leur mot à dire en échange de leurs sous, est révolu.
Si la courbe en J est relativement prévisible, vous pouvez opter pour l’une ou l’autre forme de financement de la dette, un prêt sur gage donc. Sinon, vous devez partir en quête de capital à risque. Si vous n’avez pas besoin de tellement d’argent – moins d’un demi-million ou d’un million d’euros -, il vous sera difficile de lever des capitaux externes professionnels. Il faudra donc vous adresser aux fameux trois F (Family, Friends & Fools). Par ailleurs, un starter a intérêt à bien réfléchir au type d’actionnaire qu’il veut : un actionnaire financier ou un actionnaire stratégique. Ce dernier est issu du secteur et dispose donc de connaissances pertinentes et d’une excellente pénétration du marché. Le désavantage est qu’il vous vendra peut-être ou pire encore, qu’il agira contre vous ou vous fera concurrence. Un actionnaire financier, par contre, garde beaucoup plus ses distances et vous suivra sans doute aussi plus facilement lorsque vous aurez besoin de capitaux supplémentaires. Mais sur le plan opérationnel, vous en tirerez moins. Pourquoi dès lors ne pas opter pour les deux ? Même dans ce cas, vous pouvez vous retrouver grugé car leurs intérêts ne sont pas nécessairement parallèles ! En faisant votre choix, vous tiendrez, par conséquent non seulement compte de vos besoins en capitaux mais aussi de vos besoins en externe.
8-. Ne pas regarder plus loin que le bout de son entreprise !
Il est de la plus grande importance de réfléchir le plus vite possible (ce qui ne signifie pas encore décider! ) à l’objectif vers lequel vous tendez avec votre entreprise. Si vous voulez rester propriétaire de votre entreprise et fonder une dynastie familiale, il vous faudra garder cette perspective à l’esprit lorsque vous choisissez par exemple d’éventuels actionnaires. Par ailleurs, les investisseurs ne cachent pas non plus qu’ils veulent retirer leur argent de la société plutôt tôt que tard, avec une prime naturellement. Pas mal de capital-risqueurs restent actuellement tout au plus sept ans dans une entreprise. Préparez-vous donc déjà à ce départ.
Conclusion
Créer son entreprise est un rêve accessible. Sachez vous entourer des bonnes personnes et prendre les bonnes décisions aux moments clés.